Mois de décembre-Janvier : le coing. Un fruit qui ne se laisse point manger cru !
Le cognassier serait originaire de la Transcaucasie, du Turkestan, de l'Arménie, de la Perse où il pousse à l'état sauvage. Cultivé depuis des millénaires, à Bagdad, pour chasser les mauvaises odeurs sous les tentes on plaçait des coings. Le coing n'est pas un fruit vedette pourtant il a eu ses heures de gloire.
Au XVIIe siècle, en Angleterre, lorsque la récolte n'etait pas bonne, on importait le fruit de Flandre. Les Anglais, au siècle dernier, fabriquaient un vin réputé pour les asthmatiques. Vénéré dans le Grèce Antique, il est le symbole du bonheur, de l'amour, de la fécondité, dédié à Vénus. A Chypre, il orne les temples. La jeune mariée doit manger du coing avant d'entrer dans le lit nuptial, symbolique tenace car au XVIe siècle, Shakespeare sert des pâtisseries de dattes et de coings au banquet nuptial de Roméo et Juliette.
Le coing est un fruit qui a du caractère, l'allure d'une poire bosselée, duveteuse, d'un jaune sable melé d'or au parfum suave, même capiteux. Immangeable frais, la chair dure comme de la pierre, au goût âcre et cotonneux, il se transforme à la cuisson pour se rendre indispensable dans les confitures ou devenir pâte de fruit délicieuse.
Orléans en fait sa spécialité, la confiture de coing appelée Cotignac rencontre un grand succès au XVIIe siècle. Notre Roi Soleil Louis XIVe siècle, en est grand amateur. On dit que Madame de Gemlis "a un caractère aussi âpre que les coings".
Pour parfumer les armoires, les intérieurs des maison, fraîchement cueilli, on le dépose sans l'oublier (parce qu'il finit par pourrir) et celui-ci dégage une odeur subtile, un peu musquée. Avec le coing, on prépare de délicieuses gelées rosées, d'excellentes pâtes de fruits. Mon grand-père disait : "pour que les coings soient meilleurs, il faut que le gèle soit passé par là" parole de paysan !
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